In the end, I had you [Soary]

Mary soupira d’amusement à la remarque de Soren. Son amour pour le ministère était si grand que cela en devenait risible. La jeune femme aimerait cependant qu’il évite de ruiner l’état sorcier afin de continuer à être payer à la fin du mois pour qu’elle puisse vivre. Cela serait fort généreux de sa part. Elle haussa ses épaules sur le pauvre employé victime du bizutage. Chacun ses problèmes au sein de ses fonctions. Lui était victime d’harcelement, d’autres étaient victimes de corruption et les langues de plombs devaient zigzager entre les tentatives d’extorquassions d’information présent au sein du département des mystères. « Chacun ses soucis au sein du ministère. C’est triste pour ce pauvre gars mais on a tous nos soucis et nos démons au travail. Lui c’est ça, d’autres c’est autre chose. On n’y peut rien, surtout s’il ne dénonce pas à son supérieur. Je sais c’est plus facile à dire qu’à faire. » Mais c’était la réalité aux yeux de Mary.

La jeune femme arqua un sourcil un peu médusé. « Tu me parles de penser à prendre des vacances avec tout l’argent que tu te fais grâce aux Ministères et tu ne sais même pas où tu voudrais partir en vacances ?! » Anna se racla la gorge à côté d’eux, toujours silencieuse mais comprenant les sous-entendus de sa jumelle vivante. Mary lui lança un bref regard noir. Ce n’était pas le moment. « Je te remercie du compliment mais t’as aussi de la paperasse avec tes rapports ! Et je ne fais pas que ça. Heureusement ! Je m’ennuierais à mourir sinon. » Elle n’avait jamais été particulièrement studieuse. Que ce soit avant ou après la mort de sa jumelle. L’ancienne Poufsouffle n’était pourtant pas dénuée de capacité sinon elle ne serait jamais devenue langue de plomb, mais si elle ne trouvait pas son but à réfléchir sur des parchemins, elle ne m’y était généralement pas du sien.

La brune arqua de nouveau un sourcil avec un sourire amusé. « Je te préviendrais dans ma grande bonté. Et j’opterais pour un road trip à travers la campagne. Pour se déconnecter de la vie londonienne et tout ce qui va avec. Bon même si ce ne sera pas gagner pour avoir la paix et être tranquille… » soupira-t-elle en lançant un regard appuyer à sa vision. « J’ai fait une promesse » chantonna Anna en regardant à droite et à gauche comme si de rien était. Aurait-elle un jour le contrôle de ses visions ? Le contrôle sur sa vie ? Elle n’avait pas souvenir d’avoir aussi peu de contrôle sur son don avant la mort d’Anna mais ses visions étaient moins nombreuses, moins gênante. Depuis la mort de sa jumelle, elle avait perdu pieds et tout contrôle. Si Soren et Scylla l’aidaient, c’était un combat long et compliqué. Se défaire de cette promesse, de cette prédiction donnée par son ancêtre… Elle ignorait même si c’était possible.

Mary leva les yeux au ciel face aux cynismes de Soren concernant le ministère. Il n’avait jamais aimé la structure que ce dernier représentait et pourtant il faisait manger la majorité de la population sorcière…Mais être conformiste ne ressemblait pas au blond au regard bichromique. Elle le savait et peut-être était-ce cela qui lui plaisait chez lui. Même si elle ne l’avouerait probablement pas. La jeune femme se voilait probablement la face, elle savait pertinemment que sans lui, elle ne tiendrait pas dans le chaos de son pouvoir, mais s’avouer à elle-même ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même et qui exaspérer sa jumelle…Ce serait une bataille longue et délicate.

Une légère moue traversa le visage de la Bloodworth. « Possible oui… » Pensez à des vacances sans avoir pensez à la destination…Quelle idée ! Dès le moment, où elle entendait parler des congés, la jeune femme extralucide planifiait tout. Lieux, activité et repos. Mais la potentiel envie de Soren en matière de vacances n’enchantaient guère la brune. Des dragons…Elle n’avait pas suivis le cours de soin aux créatures magiques, elle avait déjà du mal à s’occuper d’elle-même alors d’un animal magique…Cela serait encore plus compliqué, pensez pour deux avec ces petits soucis de don incontrôlé rendait la manœuvre presque dangereuse. « Sans façon pour les dragons mais ton secret sera bien gardé…En même temps…c’est mon boulot… » Ne rien dire. Etre muette comme une tombe. Garder des secrets et les plus importants de la communauté sorcière était ce pourquoi elle était payée…donc garder un petit secret lambda ne lui posait aucun souci. « Moins cher mais toujours avec des dragons, il y a les Hébrides. L’Ecosse n’est pas aussi loin que la Roumanie et tu pourras avoir ta soif d’aventure ! » Avant le décès d’Anna, elle aurait été capable de l’accompagner, mais depuis qu’elle avait perdu tout contrôle et qu’elle avait changé de tout au tout, la brune était moins disposée aux sensations fortes et n’étant pas des plus courageuse, elle n’irait probablement pas accompagner Soren dans son escapade.

Quant à son travail, même si elle n’était pas soumise à des restrictions et qu’elle désirait lui en parler, elle ne pouvait nullement. Elle n’avançait pas sur son dossier, pataugeait dans des mystères plus compliqués les uns que les autres à résoudre. « Et bien…figure toi…que mon département porte son nom à merveille et que j’en fais les frais aujourd’hui…Mon dossier est un vrai mystère…dans lequel il y a d’autres mystères…bref…je patauge… » Mais elle trouverait. Elle ne finirait pas mettre le doigt sur le détail qui lui ferait résoudre ce dossier. Les mystères avaient toujours une solution, fallait-il encore la trouver et la décodée. C’était bien souvent la raison pourquoi certains mystères restaient à l’état de mystère. Trop bien ficelé, trop compliqué à résoudre.

« Downton quoi ? Qu’est-ce que c’est ce truc ? » Une référence moldue que Mary n’avait pas. Elle avait toujours vécu parmi les sorciers. Ces deux parents étaient sorciers, ses grands-parents et arrières grands parents aussi et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un moldu ne vienne apporter son sang à la lignée. Alors elle ne connaissait que très peu ce monde que visiblement Soren maîtrisait mieux qu’elle. Mais il passa bien vite, plus inquiet par les derniers mots de la Bloodworth. Pour lui répondre, la jeune femme tourna la tête vers sa jumelle qui faisait mine de pas suivre la conversation alors qu’elle n’en loupait pas une miette. Si lui tournait la tête, en revanche, il ne verrait rien, hormis des sorciers circulants, se pressant pour x ou y raisons. « Toujours là…elle ne partira pas…Je pense pas qu’il lui faut du courage pour supporter ma paperasse…elle sait très bien s’occuper pendant que je suis ennuyante… C’est dans ses moments là où c’est dur de garder mon sang froid. » Elle était sa malédiction quotidienne. « Mais je peux rien y faire…Donc…je tente de l’oublier… » Mais ce n’était pas si facile. L’inquiétude de Soren pour elle était plus que sincère. Mary laissa son regard brun se plongeait dans celui bicolor du jeune homme tandis que sa main se posait sur la sienne, laissant un léger frisson lui remonter le dos. « Je sais… » souffla-t-elle. « Mais sache que tu me permets de garder les pieds sur terre, de ne pas partir à la dérive comme… j’ai déjà pu le faire… » Sombrer pour oublier, pour tenter de la faire partir, pour tenter de faire un deuil qu’elle ne pouvait pas faire. Devoir faire face à cette vision qu’était sa jumelle…mais une sœur qu’elle ne reconnaissait qu’à moitié dans son comportement et son caractère. Anna avait toujours été moralisatrice mais toujours dans la bienveillance. Cette bienveillance avait disparu lors de sa mort. Et c’était le plus dure…devoir supporter sa jumelle qui était ainsi tout en ayant le souvenir de ce qu’elle avait été. « Un jour, on trouvera la solution…J’essaie de pas perdre espoir. » A ces mots, la morte tourna la tête vers sa sœur, la fusillant du regard. Furieuse. Elle lutterait pour l’en empêchait. Les deux sœurs se livreraient une lutte sans merci pour remporter cette bataille. Mais Mary, elle, ne la livrerait pas seule. Elle aurait Soren pour l’aider et surement Scylla. A plusieurs, ils étaient plus fort. Anna aurait du fil à retord pour tenir sa promesse.

L’Ecosse et la Roumanie pouvaient paraître des choix étranges pour des vacances, surtout partir sur la route des dragons. Le budget différait plus un autre point que le jeune homme aux yeux bi colore soulevait avec justesse. Mary ouvrit la bouche comme un poisson hors de l’eau durant quelques secondes. « Finalement la Roumanie, je serais enfin débarrassé de ta présence qui m’empêche de travailler… » lui répondit-elle d’un sourire taquin. Il ne la dérangeait jamais, elle ignorait pourquoi mais jamais elle n’avait soupiré à l’idée de le voir débarquer dans sa journée. C’était…inexplicable. Personne ne pouvait se targuer de provoquer ça chez elle, en dehors de lui. Alors lui proposer l’Ecosse comme destination de vacances n’était pas si anodin pour la jeune femme, bien qu’elle n’y ait pas spécialement prêter attention.
Mary eut un regard d’horreur et de dégout à l’idée de Soren. Revenir siamoise avec un ou une collègue…L’H.O.R.R.E.U.R. Elle avait déjà du mal à gérer une jumelle décédée alors un siamois…Elle en frissonnait d’avance. « Si par malheur un jour ça arrive…achève moi ! Je préfère mourir que de supporter encore un double dans ma vie ! Une m’a…me suffit ! » annonça-t-elle un peu théâtralement. « Brrr, quel horreur cette idée ! » Plus loin, Anna ricanait à tout ça. Probablement qu’elle trouverait la situation fort amusante, Mary beaucoup moins. Le département des mystères pouvait être dangereux mais pas à ce point, du moins la Bloodworth l’espérait fortement.

Visiblement l’éducation magique des Prince poussaient les jeunes de la famille à s’intéresser au monde non magique. Et quand Soren lui expliqua le mot étrange utilisé, il en utilisa un autre qui aux yeux de Mary n’avait aucun sens. Une série moldue…Etait-ce plusieurs moldus alignés les un après les autres comme une série de chiffre ? C’était étrange, elle ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir de passionnant à regarder des moldus alignés tous les soirs… Probablement que le mot devait avoir une autre signification… « Tu sais m’expliquer des termes moldus par d’autres termes moldus, ne va pas m’aider à comprendre. Série de moldus…elle regarde des moldus alignés les uns à côté des autres ? Je ne pense pas ou alors ta cousine a de sacrés problèmes psychologiques… Mais je crois que ce serait trop compliqué à me faire comprendre tout ça. » Elle n’avait pas spécialement du temps à perdre à comprendre le monde non magique.

La discussion dévia sur l’état de Mary, son don qui la hantait depuis son enfance et qui était plus devenue une malédiction depuis huit ans qu’un don à proprement parler. Elle eut un mouvement d’épaules pour répondre à la question de son ami. « J’en sais rien, probablement que certains se doutent que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Mais normalement, ça ne menace pas mon poste…et je doute que Rosier est laissé glisser ce détail à mon patron. » Peu de personne au ministère était au courant. Le chef de la sécurité magique l’était car il était chargé de l’enquête et que son père lui avait raconté le don de ses jumelles, l’héritage familiale… « Mais je pense que je devrais leur dire un jour, je suis que les réponses à mes questions se trouvent au sein du département… Il faut juste que j’y ai accès…mais pas seule au risque de perdre le contrôle. » Une salle lui faisait peur, celle de l’arcade séparant le monde des vivants et le monde des morts. Elle connaissait la déchirure du voile, elle l’avait déjà ressenti plusieurs fois, une sensation affreuse qui la torturait durant plusieurs heures durant. « Je désire plus que tout être en paix avec elle…mais…je ne suis pas sûr qu’Elle, le veuille. » Elle allait devoir la forcer, il n’y aurait pas de compromis pour la faire partir. Mary devrait lui imposer ce choix. Rompre la promesse. « H24, même dans les moments où c’est mieux d’être seule car on n’est pas spécialement à notre avantage. Il n’y a que lors que je dors que je suis tranquille, elle n’arrive pas à hanter mes rêves, et j’en remercie Merlin ! » Anna ne la quittait jamais. Du réveil à son endormissement. Au travail, sous la douche, aux toilettes, à table, toujours. Elle la suivait comme son ombre. Huit ans que cela durait, Mary ne s’y faisait pas. Elle aurait pu s’y faire si Anna n’était pas exécrable. Parfois sa jumelle était « gentille », elle redevenait la Anna qu’elle avait connue de son vivant mais dès que cela n’allait pas dans le sens de la morte, elle devenait invivable.