« Histoire du personnage »
Citation
Je suis née dans la famille Greengrass, l'une des grandes familles du monde magique en voilà presque trente ans. Je crains de ne pouvoir satisfaire votre curiosité sur ma vie d'enfant ... Je n'ai jamais été battue ou gâtée à en mourir, j'ai eu une enfance relativement normale pour une sorcière. Mon nom ne vous ai peut être pas inconnu ? Il faut dire que ma famille a toujours été connue parmi les sang-pur bien qu'ils n'aient jamais méprisé les "inférieurs": les non-magique, nés-moldus ou sang-mêlés. Membre d'une branche secondaire de la noble famille Greengrass, j'ai été éduquée dans une ambiance plus austère que mes cousins de la branche principale, bien loin du luxe ou de la frivolité de certains camarades de l'école. Très tôt, mes parents avaient placé de grands espoirs en moi et j'ai reçu une éducation des plus poussées pour une jeune fille. Très stricte, je n'avais pas vraiment le droit à l'erreur restant l'aînée mais je dois avouer que cela m'a beaucoup aider à devenir celle que je suis aujourd'hui: protectrice et rigoureuse bien que mon tempérament artiste prenne souvent le dessus. L'austérité de ma vie d'enfant m'a permit de devenir la jeune femme intelligente, cultivé et parfaite pour le rôle d'épouse de l'aristocratie sorcière, en soit, la parfaite aristocrate pour sortir un peu mes parents de l'ombre de la branche principale. Si mon adoration d'enfant allait à ma cousine, Themis, je n'en restais pas moins proche de ma propre fratrie et j'ai tout de suite adoré Aryadna lorsqu'elle est née. L'arrivée de mon frère fut plus compliquée: je perdais l'attention de mes parents au profit d'un garçon, de l'héritier, de celui qui permettrait au nom de perdurer, mais cela n'empêcha pas mes parents de se montrer toujours plus exigeant à mon encontre.
Je devais avoir neuf ou dix ans lorsque l'incident arriva: nous profitions du beau temps pour un déjeuner dans les jardins du manoir de mes cousins quand je suis entrée en transe. Je ne me souviens de rien, longtemps cela resta un trou noir dans ma mémoire mais Aryadna me révéla le soir même que je semblais avoir été possédée: j'avais soudainement lâchée ce que j'avais dans les mains pour parler d'une voix étrange et dire des mots qui, à ses yeux d'enfants, n'avaient aucun sens. Plus tard, j'apprendrais que cela était lié à un don très rare mais que je ne pouvais maitriser: le troisième oeil ou l'art innée de produire des prophétie. Ce que j'ignorais également, c'est les conséquences que cela aurait sur ma vie de femme ...
Lorsque je suis arrivée à l'âge idéal pour un mariage, 17 ans, on décida que l'aîné des Lestrange, Alphard, était le meilleur parti pour une union. Il n'y avait en cela rien d'étonnant: je ne m'attendais guère à ce qu'on me laisse le choix de celui qui partagerait ma vie et, ma belle famille me semblait, à l'époque, bien exotique avec ses origines françaises. Argella Greengrass, la douce et calme enfant laissait place à Argella Lestrange, éminente membre de la famille Lestrange et épouse d'un des sorciers les plus en vue de Londres. C'était le don du troisième oeil qui intéressait les Lestrange, préférant l'aînée du branche secondaire au célibat de ma cousine de la branche principale.
Je n'ai jamais aimé cet homme, il avait 12 ans de plus que moi ce qui, pour un sorcier, n'est pas grand chose mais à mes yeux, il aurait très bien put être mon père tant nous n'avions rien en commun. C'était un homme avec qui je ne partageais rien: rien d'autre qu'un devoir conjugal et une union non désirée. Il était violent, lunatique, la caricature de l'aristocrate aimant les plaisirs simples, profitant de son statut. Dans mon malheur, j'eu la chance de tomber rapidement enceinte: une fois son devoir accompli, Alphard me laissait à ma grossesse, allant prendre son plaisir avec d'autres. Même si je n'aimais pas mon mari, découvrir que ce petit être que j'avais au fond de mon ventre n'avait survécut à l'accouchement me brisa le coeur. Il me laissa le temps de reprendre mes esprits avant de venir visiter mon lit à nouveau. En tant que membre du département de la Justice Magique, Alphard partait régulièrement en mission mais cela me laissait une impression étrange: je me sentait un peu seule mais je cessais de vivre la peur au ventre et surtout, je n'avais plus à supporter ses humeurs et ses gouts particuliers.
Je pensais trouver refuge auprès de ma belle famille, mais il n'en fut rien: les Lestrange restaient sourds à ma solitude: on me reprochait presque de ne pas avoir donner d'héritier vivant à mon mari. Ce même homme que beaucoup avait du mal à supporter, on me reprochait de ne pas l'aimer suffisamment, de ne pas remplir mon devoir à son égard. Je me sentais plus seule que jamais.
J'avais trouvé un coin de bien-être et de paix dans des lieux peu fréquentés: bibliothèques et jardins, je me promenais souvent, seule, avec un livre pour passer le temps. C'est ainsi que j'appris à connaitre un autre membre de ma nouvelle famille, Antares. Je l'avais déjà vu à quelques soirées mais je n'avais jamais eut l'occasion de faire réellement sa connaissance. J'eus la joie de découvrir quelqu'un qui, comme moi, était calme, patient et doux. Il parlait avec beaucoup d'intelligence et possédait une attitude très élégante qui me charmèrent immédiatement. Pour moi, Antares Lestrange était le contraire de son frère aîné et j'aimais particulièrement les moments que je passais avec lui.
Nous nous rapprochions dangereusement lorsque mon mari revint d'une longue mission. Il ne resta pas longtemps mais suffisamment pour que je tombe à nouveau enceinte. Satisfait de son oeuvre, Alphard retourna sur le champs de bataille, me laissant dévastée par la violence de son "amour" et la perte que je pensais vivre. Alors que Antares m'apparaissait à nouveau inaccessible à mesure que mon ventre grossissait. Je mis au monde une magnifique petite fille aux cheveux noirs. Elle était tout pour moi et je pouvais passer des heures à la regarder. Les Lestrange n'étaient toujours pas satisfaits: j'avais mis au monde un enfant vivant, mais toujours pas de garçon. Antares sembla s'intéresser à nouveau à moi alors qu'Alphard semblait ne plus avoir un quelconque intérêt à mon égard. Nos discussions reprirent à mon plus grand bonheur sous le regard mauvais de certaines personne.
J'eus l'impression de mourir le jour où ma douce petite fille disparue de ce monde. Elle fut emportée par la dragoncelle et je n'eus réellement l'occasion de la pleurer, devant garder contenance devant un mari qui semblait n'en avoir que faire. Lorsqu'Alphard repartit à nouveau, je trouvais consolation dans les bras d'Antares, venu me présenté ses condoléances et partager ma peine. Après des semaines de discussion et un rapprochement des plus ambigües, je finis par lui céder. J'avais décidé de mettre mes valeurs de côtés pour céder à la tentation que représentait cet homme. Après des mois de relation secrète, je découvris avec horreur ma nouvelle grossesse: j'étais heureuse de pouvoir donner la vie, mais effrayée de ce qu'il pouvait se passer. Mon mari n'eut pas l'occasion de découvrir mon adultère: alors qu'il revenait auréolé par la victoire face un mage noir particulièrement revêche, il n'arriva jusqu'à moi en vie.
Cela est étrange de devoir porter le deuil de cet homme que j'ai toujours détesté tout en sentant, sous mes robes, mon ventre qui commence à grossir. Cela ne passa pas inaperçu et les Lestrange me gardèrent avec eux: après tout, pour eux je portais le fils d'Alphard et je n'avais à coeur de faire éclater un scandale dans lequel Antares et moi nous dévoilerions. Lui seul était au courant, lui seul savait et le concernant, j'avais des doutes. Notre affection ne s'était éteinte avec la vie de mon mari, mais il semblait ailleurs, plus froid, moins innocent et je redoutais ce que mes réflexions m'amenèrent à croire. Encore une fois, je gardais le silence. Dans cette nouvelle solitude de veuvage, je n'eu le coeur de garder pour moi tout cela et si je ne pouvais trouver réconfort dans les bras de mon amant, alors je ne pouvais en trouver qu'auprès de celle qui pouvait comprendre ce que je ressentais. Je savais que Themis avait été au coeur d'une affaire qui avait secoué notre famille et à elle, je dis toute la vérité. Sur fond de victoire de mon père aux élections du parti conservateur, je me devais de prendre une décision: tout se savait un jour ou l'autre ...
La décision fut difficile à prendre, mais pour nos réputations, je me le devais: mes parents ne me pardonneraient jamais d'être au coeur d'un scandale avec les Lestrange, quand à eux ... Ils étaient capable de tout et je craignais pour ma vie. Un mois après avoir mis fin à ma grossesse, j'organisais ma fausse couche présumé: je devais m'éloigner de cette famille, m'éloigner du danger et puisqu'ils me pensaient toujours enceinte, jamais ils ne me laisseraient partir. Grâce aux descriptions qu'Aryadna m'avait fait de mes transes, j'en simula une avant de me laisser tomber dans les escaliers du manoir. Mon bras se brisa mais quelques sortilèges suffirent à faire croire que ce n'était pas la seule victime de ma chute. En convalescence chez mes parents, j'assistais alors à la victoire des anarchistes, une nouvelle peur au ventre: après les évènements ayant conduit à l'annihilation des pouvoirs d'un sorcier, l'accession d'un parti si opposé à ce mode de vie que j'avais toujours connu me terrifiait.
L'avenir était sombre ...
BELLUM SANGUIS