Chapitre 1, l'adieu d'une mère
Thème
Ce bébé n'était pas voulu. A peine une erreur, à peine un échec de plus. Entre les mains des policiers, il semblait si petit. Contrairement aux autres, il ne pleurait pas. Il ouvrait de grands yeux silencieux sur le monde, fixant l'univers sans en comprendre les aboutissements. Dans un coin de la pièce, ce qui avait été sa mère sanglotait silencieusement, mais personne ne parvenait à savoir si c'était pour ce fils qu'on lui arrachait ou pour cette aiguille qu'on tenait trop loin d'elle. Elle avait dû être jolie dans une autre vie avec ces longs cheveux châtains et ses yeux bleus. Ils étaient maintenant bien trop ternes, sa peau marquée de cernes violettes, sa peau piquée cicatrices rougeâtres. La drogue détruisait tout sur son passage, jusqu'à cette famille qui n'en avait jamais été une.
Jonathan fut éloigné de son déchet de mère pour être jeté entre les mains de ses grands parents. Elle fut envoyée en cure de désintox, puis dans une autre, et encore une autre. Ballottée entre les grands instances, elle mentait, jurant qu'elle s'en sortirait pour son fils, le mettant toujours entre elle et la vérité, entre elle et son addiction. Et Jonathan, si jeune, la voyait détruire méticuleusement tout ce qu'elle créait. Il l'aimait pourtant. Il croyait en ses mensonges. Il espérait. On lui demandait de mettre de la distance et il revenait toujours, des fleurs et des chocolats entre les mains, ne manquant pas un seul des rares moments où il avait le droit de la voir.
Dans la maison de banlieue où vivait le petit garçon, les photos le ramenaient toujours à cette fille unique qui s'était détruite avec une aiguille, dans des soirées sordides, dans des mensonges avariés. Mais ses grands parents aimaient leur fille. Peut-être un peu trop, certainement au détriment de ce gamin qui grandissait sans comprendre ce que le monde attendait de lui. Jonathan avait, matériellement parlant tout. C'était bien la seule chose qu'il avait. Car les deux aînés ne parvenaient à se résoudre à élever cet enfant, certain de reproduire les mêmes erreurs. Ils n'arrivaient pas à lui donner l'amour dont il souffrait cruellement, le gavant de jouets et d'argents de poches. Seule et unique chose.
Ce qu'ils n'eurent pas l'occasion de faire alors que, lorsque les plumes des onze ans vinrent effleurer le visage de Jonathan, un homme se présenta à leur domicile, une lettre et des espoirs pleins les yeux. Certain événements, étranges, avaient souvent conduit Jonathan chez le médecin, sans que ce dernier ne s'en ouvre vraiment à ceux qui ne lui parlait jamais. Il essaya d'en discuter avec sa mère, lors d'une de ces énièmes périodes de "
mieux" et elle lui parla de fabulations et de lutins. Tant de choses que Jonathan n'écoutait même pas, restant seul avec ses doutes.
Les réponses étaient étranges. Un sorcier, de la magie, une école perdue loin, dans un lieu où ses grands parents ne pourraient jamais venir le voir. Ils réfléchirent, tremblèrent. Puis acceptèrent. Loin d'eux, peut-être aurait-il une chance de ne pas finir comme sa mère.
Chapitre 2, être un homme
Thème
Poudlard était grandiose. Jonathan, petit homme au regard clair, fut envoyé chez Gryffondor, après une légère réflexion du choixpeau. Les rouges et ors lui offrirent une maison qu'il avait toujours rêvés, l’entraînant avec eux dans les frasques et dans leurs rêves pleins de magie. Loin de l’atmosphère toxique de sa première demeure, le né moldu découvrait une autre famille. Il n'était pas des plus doués de sa promotion dans les sortilèges ou les potions mais il offrait toujours tout ce qu'il pouvait pour maintenir sa frimousse brune hors de l'eau. On aimait son sourire, on riait de son caractère belliqueux. Car, alors qu'il grandissait, Jonathan découvrait d'autre démons que ceux qui avaient pris le coeur de sa mère.
Il ne su si cela lui venait de son père, qu'il ne connaîtrait de toute manière jamais, ou si c'était seulement trop de testostérone dans ses veines. Mais les convocations et les retenues commencèrent à pleuvoir alors qu'il se battait dans les couloirs, à la moldu, contre ceux qui crachaient contre son sang. Déjà, si jeune, il ne supportait pas cette différence, cette pseudo suprématie qui n'avait rien de réelle. Les Serpentards devinrent ses ennemis mortels et le gamin était plus connu pour sa rage que pour sa sympathie. Au milieu des autres, Jonathan était gentil mais n'avait pas beaucoup d'ami, plutôt une flopée de connaissance qu'ils pouvaient tous appeler par leur prénom.
Jusqu'à celui qui le fit sombrer, qui remarqua sa rage, qui découvrit son coeur. Un Serdaigle, banquise gelée et puissance aux veines. Fils d'une famille désargentées, jumeau d'une garce au coeur froid. Sang pur, rage, violence. Parole de serpents, regards de vipères.
Tout pour attirer celui au tempérament si destructeur.
Pour la première fois, Jonathan se trouvait des amis. De ce qu'ils croyaient. A leur côté, il parvient même à gagner des points dans trop de matière où il peinait. Il découvrit un nouveau monde, entendit pour la première fois les histoires de sang qu'il avait toujours tues en frappant. Et il était attentif. Trop attentif. Car prisonnier de son âge et de son tempérament. Car détruit parce qu'
elle faisait grandir dans son coeur. Alcyone, la soeur superbe, le miroir d'Archibald. La belle et la bête. La noble et le pouilleux qui se voulait chevalier. Elle lui offrit cet amour qu'il rêvait sans qu'il ne comprenne. Il sombra dans son jeu cruel, dans les machinations de son frère.
Parce qu'il était bien trop faible et se croyait amoureux de celle qui s’intéressait à lui.
Chapitre 3, découvrir un coeur
Thème
Il aurait pu rester prisonnier des Parkinson jusqu'à la fin. Comme leurs plus parfaits pantins. S'il n'y avait eu Keira. S'il n'y avait eu cette petite Serdaigle aux cheveux noirs et aux yeux verts. Cette fille sur qui il tomba au détour d'un couloir, en larme, les cheveux sales et le visage marqué. Il ne su pourquoi, pour la première fois, il fit preuve d'empathie. Il ne comprit pas pourquoi, cette fois, il s'inclinait et lui demandait ce qu'elle avait. Mais il fut immédiatement happé par l'émeraude de son regard.
Ce fût là qu'il découvrit vraiment ce qu'était l'amour. Là qu'il découvrit que le rire qui pouvait fleurir sur ses lèvres était réel. Au début il voulu jeter aux yeux du monde tout ce qu'il ressentait. La réponse glacée des Parkinson, le caprice de l'enfant déesse, le dégout dans les yeux du frère lui fit comprendre que pour vivre heureux, il devait cacher ses sentiments. Alors Keira devient son ombre innocente, son plus parfait mensonge. Elle détestait ça mais lui ne parvenait à dire au revoir à ce que ces amis le faisait lentement découvrir. Oh il s'éloigna de cette soeur cruelle. Mais le frère, ce frère qui était le sien, il n'y parvenait pas. Il les suivait alors qu'ils parlaient de sang pur, de vengeance pour tout ce que leur famille avait subit. Il les écoutait, pleurait leur douleur.
Et Keira attendait, sagement, que son prince loin d'être charmant revienne à elle.
Jusqu'à ce que le secret, tapie pendant si longtemps, explose aux yeux de ces amis. Jusqu'à ce que Jonathan frappe la mauvaise personne, jusqu'à ce qu'il aille trop loin. Et jusqu'à ce qu'il soit exclu de Poudlard. Sa baguette, brisée en deux, ne devait plus jamais servir. Il ne devait plus s'approcher de Keira, il ne devait plus s'approcher de personne. Il finirait là où ceux de son engeance allait toujours. En enfers, dans les ténèbres de sorciers. A Azkaban.
Mais il l'aimait toujours.
Il ne l'oubliait pas.
Il ne pouvait passer à autre chose.
Alors il essayait de se ranger, de faire taire la colère dans son coeur, d'être un adolescent parfait. Il trouva un emploi dans un bar mal famé de l'allée des embrumes, le seul qui l'acceptait malgré ses crimes. Il était traité comme un moldu, sans avoir le droit d'utiliser cette magie que la Trace rendait encore trop visible pour le Ministère. Jonathan avait le coeur au bord des lèvres mais il se montrait parfait. Il le fallait, pour elle et seulement pour elle.
Ce fût lorsqu'elle finit son année, deux ans après qu'il fut entré dans la vie active, qu'elle dit adieu à ses parents, refusant qu'ils lui imposent son choix. Keira avait le sang mêlé mais cela ne touchait déjà plus le coeur de Jonathan. C'était la pauvre bague qu'il passa à son doigt en lui jurant fidélité qui comptait plus que tout. Ce n'était pas de l'or mais c'était toute la richesse qu'avait pu mettre de côté le jeune homme. Ils vivaient dans un taudis mais il s'aimait.
N'était-ce pas tout ce qui pouvait compter ?
Chapitre 4, entendre le chant du loup
Thème
Mais Jonathan voulait lui offrir plus. Son travail ne lui rapportait pas assez et il sombra dans des affaires trop louches, dans des trafics qui lui rapportaient gros. Les mois s’enchaînaient, un an passa. Et à chaque nouveau galion qu'il rapportait, il voyait pourtant le visage de Keira s'assombrir. A chaque nouvelle victoire qu'il avait, il la voyait dépérir. Il se battait pourtant pour elle, dans des combats interdits tant moldus que sorcier. Il en avait les phalanges détruites, le sang au bord des lèvres, la haine dans les veines.
C'était trop pour elle et elle mit fin à leur histoire en pleure, refusant qu'il se détruise pour elle.
Entraînant sa déchéance.
Car sans Keira, Jonathan n'était qu'une ombre. Qu'un animal autrefois entraîné qui avait goutté à la liberté comme au goût du sang. Jamais il n'avait été aussi violent que pendant ce dernier combat. Jamais il n'avait autant touché le carmin, jamais il n'avait autant détruit celui qui se trouvait en face de lui.
Pour détruire quelque chose de beau. Pour seulement oublier, pour extérioriser ses larmes autant que sa haine.
Elle l'avait laissé, pour son propre bien.
Elle l'avait laissé, pour l'entraîner vers sa fin.
Ce fut Achibald qui le retrouva en premier et ce fut les yeux glacés de sa soeur qui soignèrent ses plaies. Dans son lit, Jonathan devenait un autre. Et, alors qu'on enfonçait pour la première fois une aiguille dans ses veines, il s'envola pour d'autre cieux.
Les mois se transformèrent alors en année alors que le frère et la soeur jouaient de leur nouveau jouet. Dans leur relation presque incestueuse, Archibald et Alcyone entraînèrent le né moldu jusqu'à ses plus profondes ombres. Et dans un dernier jeu, ils firent de lui la meilleure des armes, le plongeant dans une drogue dont il ne pouvait s'échapper.
Jonathan était ivre lorsque, pour la première fois, cette drogue qui lui faisait perdre la tête s'enfonça dans ses veines habituées à d'autre aiguilles. Elle le rendait cruelle, le rendait incontrôlable. Et le possédait alors qu'il attaquait pour la première fois la maison de moldu trop proche de lui. La chair se brisa entre ses mains, le sang coula sur sa peau, la lumière verte se fit éclat.
Et le gros titre du lendemain le brisa pour de bon.
Il l'avait tué
elle. Ce fut trop pour lui. Trop pour ses attaches. Trop pour ses mensonges. Il s'offrit de son plein grès aux autorités et il fut envoyé à Azkaban pour trois ans. Pour un crime qu'il n'avait pas commis de son fait. Pour un avocat, payé par des mains inconnues et de l'argent blanchit qui l'avait trop bien défendue. Trois ans. Assez pour briser un homme entre les griffes des Detraqueurs. Assez pour faire exploser pour de bon son esprit malade. Assez pour qu'il n'en ressorte qu'avec la haine, la haine profonde contre ceux qui s'étaient joués de lui.
Il avait eu trois ans pour se détacher de la drogue qui l'appelait pourtant comme une maitresse réconfortante. Trois ans pour oublier le bien être, pour être sevré dans la douleur. Trois ans pour faire grandir sa haine, pour que sa rage de ces sangs soit disant purs deviennent plus grande encore que tout ce qu'il avait pu connaître.
Trois ans pour qu'il soit relâché sous couvert d'une surveillance régulière à laquelle il ne prendrait jamais la peine de se joindre. Trois ans pour qu'il entende parler de ceux qu'il rejoindrait. Les attentats, les mensonges, les terreurs. Il avait été jeté comme un monstre pour faire hurler les gros titres. Il ne serait jamais le jouet de personne et sa propre volonté hurlait de la destruction de ces monstres qu'ils auraient dû éviter.
Pour Keira, pour ce meurtre qu'il avait commis en larmes. Pour la culpabilité qui hurlait dans son coeur. Eux mourrait. Puis les autres sangs purs suivraient, dans le sang et le feu s'il le fallait. Car aucun ne méritait de vivre.
Chapitre 5, les pas meurtriers
Thème
Il l'avait retrouvé. Enfin pas lui. Pire. Elle. Cette demoiselle offerte à Archibald comme une peluche, cette sang pure au sang plus bleu encore que celui du Parkinson ne serait jamais. Alors Jonathan attendit. Tapis dans l'ombre de ses larmes, il maudissait la Terre entière et patientait. Elle sortit, trop loin de sa cage, trop loin des protections. Et Jonathan laissa éclater sa rage sur le beau visage de Cassiopée Malefoy, sur sa perfection sans faille, sur son corps droit et beau. Il la grava, avec une application méticuleuse, de toute sa haine. Pour mieux la posséder à jamais.
La vengeance arriva dans un éclair mélangeant tout. Il ne sut ce qui était tombé en premier. La douloureuse nouvelle de ses pouvoirs absents, la piqûre de la drogue, ou les sortilèges impardonnables qui roulaient sur sa peau comme autant d'aiguilles remplies d'aucune drogues ? Il avait soutenu, tout, dans sa morgue. Un rictus fou sur les lèvres, du sang sur le visage et plein les dents. Il aurait tout enduré pour sa vengeance. Peut-être tout plus que cette bague volée, cette alliance arrachée. Archibald le connaissait mieux que personne. Et il savait le blesser plus qui quiconque.
Katerina ne pu rien changer à Saint-Mangouste où il fut enfermé pour ces blessures et pour des études sur sa magie. Mais Jonathan ne la voulait plus, ne la voulait plus jamais. Il ne désirait que la piqûre finale, la dose de drogue qui terminerait son existence comme il l'avait vécu. La vengeance, douce vengeance, n'était devenue qu'une ombre dans son esprit malade. Et, pendant les rares instants où le soleil revenait éclairer ses pensées, il ne rêvait que de voir Archibald prendre autour d'une corde, trouver sa soeur morte ou pire : hurlante sous les reins du sorcier.
Ses pouvoirs revinrent. Son esprit resta absent. Folie, plus passagère. Douleur, ancrée dans les veines. Il n'était plus capable de rien, pas même d'éprouver. On relacha un déchet dans les rues, un de plus. Mais un bien trop violent, pour lui comme pour les autres. Le loup, aux crocs limés, cherchait son ancien maitre. Pour attacher sa propre laisse autour du cou de celui qui, une fois de plus, l'avait trahit.
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